Article écrit par Amélie Latour
Les Coumanes formaient une confédération de tribus turciques.
La terre où vivaient les Coumanes avant leur apparition au Nord du Caucase et au sud des actuelles Ukraine et Russie est encore sujet à débat.
Carte des différents pays d'Asie et un peu de l'Afrique de l'est et de l'europe de l'est au 13ème siècle avec la confédération Coumane

Carte de la confédération coumane au 13ème siècle en jaune
Les Coumanes sont apparus au XIème siècle de notre ère, lorsque ces derniers ont commencé à attaquer et piller les différentes puissances de la région comme la Rus de Kiev et les différentes principautés la composant, le royaume de Hongrie, l'empire Byzantin, ainsi que les autres peuples turciques de la région comme les turcs Oghuzs ( le peuple dont la langue donnera la langue turkmène, la langue turque et la langue azéri). Les peuples attaqués commencent alors à mettre la pression sur les Pechenegs, un autre peuple turcique qui partira alors plus à l'ouest avant de disparaître, les derniers survivants accueillis dans différents États comme le royaume de Hongrie. L'arrivée des Coumanes va également provoquer la disparition des Oghuzs du nord de la mer Noire : ceux-ci vont alors fuir vers le Sud.

La Rus de Kiev

L'empire Byzantin en 814
Royaume de Hongrie en 1191

Représentation d'un turcique Oghuz

Représentation de Petchénègues
Les Coumanes ne formaient pas un État unifié mais plutôt une confédération de tribus (appelée parfois la confédération Kipchak-Coumane car l'une des tribus de la confédération était Kipchak) qui avait chacune un roi. Chaque tribu pouvait agir de son propre chef sans avoir à rendre de compte à qui que ce soit. Malgré cela les tribus pouvaient régulièrement interagir et faisaient généralement des conquêtes ensemble.
Le voyageur Petachiah de Regensburg écrit au 12ème siècle :
Ils n'ont pas de roi, seulement des princesses et des familles royales.
Ils avaient également beaucoup de liens avec les nations voisines de la leur et pas forcément dans le cadre de guerres ou de pillages : on note beaucoup de mariages entre les Coumanes et des hauts dignitaires dans l'empire khwarezmien.

Empire khwarezmien du 12ème au 13ème siècle
Les Coumanes faisaient également beaucoup de commerce à partir de la Crimée.

Carte indiquant la position de la Crimée
L'importance du commerce dans la région a fait que la langue coumane fut adoptée par les peuples de la région qui laissèrent alors de nombreux textes dans cette langue et de nombreux peuples de la Crimée encore actuellement parlent une langue issue de la langue coumane. Nous pouvons citer les Tatars de Crimée, les Karaïtes de Crimée par exemple (un groupe de juifs, probablement des descendants des anciens Khazars dont nous avons déjà parlé et que vous pouvez retrouver avec ce lien. Ils pratiquent une forme de judaïsme qui leur est propre).

Représentation de Karaïmes de Crimée du 19ème siècle

représentation de Tatars de Crimée du 19ème siècle
On peux citer que l'on a trouvé en Crimée le Codex Cumanicus qui contient une aide pour les prêtres catholiques pour communiquer avec les Coumanes avec, par exemple, une traduction de notre père en langue Coumane :
Atamız kim köktäsiñ. Alğışlı bolsun seniñ atıñ, kelsin seniñ xanlığıñ, bolsun seniñ tilemekiñ neçik kim köktä, alay yerdä. Kündeki ötmäkimizni bizgä bugün bergil. Dağı yazuqlarımıznı bizgä boşatqıl neçik biz boşatırbız bizgä yaman etkenlergä. Dağı yekniñ sınamaqına bizni quvurmağıl. Basa barça yamandan bizni qutxarğıl. Amen!
Voici la traduction :
Notre père qui est aux cieux que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne sur la terre comme au ciel. Donne nous notre pain de ce jour, pardonne nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé, ne nous soumet pas à la tentation mais délivre nous du mal. Amen !

Une page du Codex Cumanicus
La première trace écrite des Coumanes date de 1055, quand ces derniers avancèrent vers la principauté de Pereyaslavl, une des principautés de la Rus de Kiev.

Position de la principauté de Pereyaslavl en orange
Cependant le grand prince de Kiev, Vsevolod, arriva à obtenir qu'ils n'envahissent pas la principauté après un arrangement.
En 1061, les Coumanes, sous le Khan Sokal (un Khan est un roi dans le système turcique et mongol), envahissent finalement la principauté de Pereyaslavl. Cet événement marquera le début d'une grande guerre entre les Coumanes et la Rus de Kiev qui durera 175 ans.
En 1068, à la bataille de la rivière de l'Alta, les Coumanes réussissent à vaincre l'armée de la Rus de Kiev. Après cette victoire, les Coumanes envahissent la principauté de Kiev faisant durant cet événement énormément de prisonniers, qui seront vendus.

Représentation de la bataille de l'Alta
En 1089, le Khan Ayepa, beau-père du grand-prince de Kiev, envahit, sous la demande du grand-prince, la Bulgarie de la Volga.

Carte de la Bulgarie de la Volga
Finalement, par vengeance, les Bulgares de la Volga empoisonnent Ayepa et ses grands chefs.
En 1091, les Coumanes font leur entrée dans la partie Est de la Hongrie, en Transylvanie pour être exact, guidés par le khan Kapolcs.

Carte de la Transylvanie au sein de l'actuelle Roumanie en Orange
Ils s'aventureront un peu plus profondément en Hongrie avant qu'ils veuillent rentrer avec ce qu'ils avaient pillé. Ils feront face à Ladislas Ier de Hongrie dit aussi Saint Ladislas qui les rejoindra aux alentours de la rivière de Timi.


représentation de Ladislas Ier de Hongrie, dit Saint Ladislas

Position de la rivière Timi
Il offrit alors aux survivants le choix entre devenir chrétiens ou bien être vendus comme esclaves. La majorité acceptera de devenir chrétienne et sera installée en Jászság, une région de la Hongrie.

Carte indiquant la position de Jászság au sein de l'actuelle Hongrie
Les Coumanes font alors demander la libération des prisonniers Coumanes.
Le Khan Ákos partit avec ses Coumanes libérer les prisonniers mais fut finalement défait par Saint Ladislas et Ákos perdit la vie durant cette bataille.

Ladislas combattant un guerrier Coumane

Ladislas combattant les Coumanes
Cette même année, les Coumanes alliés aux Byzantins et de quelques mercenaires Francs, Bulgares, Vikings et 500 chevaliers Flamands ,envoyés par le comte de Flandre Robert Ier de Flandre dit Robert le Frison à l'empereur Alexis Ier Comnène, font écraser les Petchénègues. Cette bataille sonnera la fin des Petchénègues comme une entité indépendante.

Représentation de Robert le Frison

Représentation d'Alexis Ier Comnène
L'armée Coumane était dirigée par le Khan Tugorkan et le Khan Boniak.
En 1093, les Coumanes réussissent à vaincre l'armée de la Rus de Kiev de Vladimir II Monomakh. Cependant la Rus de Kiev va alors former une grande armée formée des armées de toutes les principautés de l'état. Cette armée va vaincre les Coumanes, elle permettra par cela de libérer des Oghuzes et des Petchénègues prisonniers des Coumanes. Ces derniers font alors rejoindre l'armée de la Rus de Kiev.
En 1094, les dernières tribus Petchénègues sont vaincues par les Coumanes et fuient vers la Hongrie pour s'y installer.
De 1094 à 1095, le Khan Turgokan envahit l'empire Byzantin envahit la province de Paristrion sous le prétexte de soutenir un prétendant exilé du trône de Constantinople.

Carte indiquant la position de Paristrion
Il avança plus dans les terres mais ne parvint pas à les conquérir. Ce n'est que lors de la première croisade, que pour essayer de résoudre cette situation, l'empire Byzantin donna de grands titres et des cadeaux aux Coumanes
En 1096, le khan Boniak envahit la principauté de Kiev et mit feu au palais du grand prince.

Représentation de l'invasion de Kiev
En 1099, le grand prince de Kiev demande l'aide des Coumanes contre Coloman, le roi de Hongrie. Ces derniers acceptent. Lorsque les armées Coumanes de Boniak combattirent les Hongrois, ils leur infligèrent une immense défaite, les historiens mentionnant que rarement dans l'histoire les Hongrois n'avaient subi un tel massacre.
Les Coumanes font alors prendre le trésor royal Hongrois.
Les Princes de Kiev font finalement vaincre Boniak en 1107.
Monomakh va également continuer d'attaquer les Coumanes et en 1109, prendra d'après les propos de l'époque 1000 tentes Coumanes. Les Kieviens font continuer après d'attaquer les Coumanes libérant un grand nombre d'Oghuz et de Petchénègues qui rejoindront l'armée Kievienne.
En même temps, beaucoup de Coumanes s'installent en Géorgie et se convertissent au Christianisme. Ils aident également le royaume Géorgien à prospérer, l'aidant à lutter face aux turcs Seljouks ( des descendants des Oghuzes).

Carte du royaume de Géorgie en 1220
En 1128, les historiens mentionnent que le fils de Boniak, Sevinch, souhaiterait planter son épée dans la porte dorée de Kiev comme l'avait fait son père avant lui.

représentation de Coumanes affrontant la Rus de Kiev
Le 20 mars 1155, le prince Coumane Chemgura aide le prince Gleb Yurievich à prendre le contrôle de Kiev et ainsi à se qu'il devienne grand prince de Kiev.

représentation de Gleb Yurievich
à partir de 1160, les pillages de la Rus de Kiev par les Coumanes deviennent un événement annuel. Cela va affecter très fortement le commerce de la Rus de Kiev et poussant Kiev à vouloir contre-attaquer.
Ces pillages quotidiens s'arrêteront lorsque le fils de la fille d'Ayepa, Andrey Yuryevich Bogolyubsky prendra Kiev et sera de facto le dirigeant de la Rus de Kiev quand Gleb n'était plus que sa marionnette. Cela durera de 1166 à 1169.

Représentation d'Andrey Yuryevich Bogolyubsky
Cet événement provoqua l'arrivée de nombreuses armées Coumanes dans la Rus de Kiev.
Les princes de Chernigov font alliance avec le Khan Konchek contre la principauté de Kiev, cependant cette alliance se révélera désastreuse pour le Khan, 1180, les Coumanes sont vaincus et le frère de Konchek meurt dans la bataille.
En 1183, les Kieviens réussissent à vaincre le Khan Kobek et à le capturer, lui mais aussi ses fils et des dignitaires Coumanes.
Le Khan Konchek va réformer la confédération pour resserrer le lien entre les tribus. Il modifie également la méthode du choix du dirigeant de la confédération qui passe d'un système où c'est le plus âgé des chefs de tribus qui prend le contrôle à un système plus héréditaire où il met en place que c'est son fils qui deviendra le dirigeant de la confédération.
En 1185, le prince de Novgorod envahit la Coumanie( le pays des Coumanes) mais il fut vaincu par les armées Coumanes.
La même année, les Coumanes aident les Bulgares à reprendre leur indépendance vis à vis de Byzance. Ils font envoyer de nombreux contingents de soldats et leur poids durant la formation du Deuxième empire Bulgare est loin d'être négligeable.

Carte du deuxième empire Bulgare en Jaune
Les Coumanes resteront ainsi de grands alliés des Bulgares
Durant les deuxièmes et troisième Croisade, les Coumanes sont les alliés du deuxième empire Bulgare qui est lui-même l'allié de l'empire Byzantin. De ce fait les Croisés doivent combattre les Coumanes.
La chute des Coumanes commencera avec la venue des Mongols.
En 1220, les Coumanes sont défaits par les mongols, deux khans perdent la vie durant cet événement. Köten, le fils de Konchek appelle la Rus de Kiev à l'aide pour lutter contre l'Empire mongol.

Statue en l'honneur de Köten

Carte indiquant les avancées Mongoles
L'arrivée des Mongols et leur avancé força Kötenà se réfugier dans la cour de son gendre à Chernigov, Mstislav Mstislavich.

Représentation de Mstislav Mstislavich
À son arrivée, il donna énormément de cadeaux au souverain et il lui dit ceci : Aujourd'hui, les Mongols ont pris nos terres et demain, ils prendront les vôtres.
Les Coumanes furent ignorés, jusqu'à ce que des nouvelles viennent aux princes que les Mongols avançaient et s'apprêtaient à envahir le pays. Là, les princes promirent un grande alliance aux Coumanes pour arrêter les Mongols.
En 1223, quand les armées Kieviennes et Coumanes atteignirent l'armée mongole, malgré les demandes de l'ambassadeur mongol qu'ils renoncent à se battre. Les Coumanes et Kieviens étaient décidés à arrêter les mongols. Cependant la bataille qui en suivit fut un échec pour les Coumanes et les Kieviens à cause des stratégies de guerre mongoles.
En 1237 à 1240, les mongols reprirent les attaques et vainquirent une nouvelle fois les armées Coumanes.
Cet événement provoquera une grande vague de migration de Coumane qui partirent en actuelle Kazakhstan, Turkemènistan et dans la Bulgarie de la Volga.
La confédération tomba sous les coups des mongols en 1241, chacune des tribus fuyant et certaines devenant de force des parties des différentes parties de l'empire mongol (comme la Horde d'or ou la Horde Nogai).
De l'autre côté, les États bulgares, hongrois et byzantins accueillirent les Coumanes fuyant les mongols, ils obtinrent des titres et purent s'établir dans ces pays d'accueil.
Certains furent accueillis par l'empereur de l'empire latin de Constantinople (l'empire formé après la prise de Constantinople par les Croisés à la suite de la quatrième croisade), comme en 1240, où les khans Jonas et Saronius (probablement une déformation du nom Sïčgan qui veut dire souris en Coumane) entrèrent dans l'empire comme alliés.
Lorsque Jonas mourut, il fut enterré selon les anciens rites Coumanes dans un Tumulus et l'on cite le sacrifice de 26 chevaux lors de la cérémonie.
D'autres Coumanes furent vendus en tant qu'esclaves et devinrent des mamlouks au service du sultanat d'Égypte, mais c'est une autre histoire.
En 1239, le roi de Hongrie, Béla IV offrit au Khan Köten de s'installer lui et les Coumanes qui le suivaient en Hongrie. En remerciement, les familles Coumanes se convertirent au Christianisme.

Portrait de Béla IV
Béla IV espérait ainsi pouvoir augmenter son armée pour pouvoir se défendre plus efficacement des mongols.
Le mongol Batu Khan ordonna aux hongrois d'arrêter d'offrir l'asile aux Coumanes sinon il les attaquerait, que c'étaient des cavaliers talentueux qui pourraient fuir en cas de besoin, ce que ne peuvent les Hongrois. Béla rejeta.
En décembre 1240, les Mongols avançaient, Béla proclama un conseil de guerre demandant qu'il y ait de l'unité dans l'armée. Cependant énormément de nobles hongrois étaient hostiles aux Coumanes car il y avait des Coumanes dans l'armée mongol. Cependant, ils ne savaient pas que ces Coumanes avaient été conscrits de force dans l'armée mongols. Les nobles ne croyaient surtout pas Köten alors que son peuple avait été attaqué depuis 20 ans. Pour les satisfaire, Köten fut mis en prison par Béla.
Ce conseil et la capture de Köten mirent en grande colère les Coumanes qui voyaient se mettre ces mesures contre eux alors qu'ils n'avaient rien fait pour les mériter et qu'au contraire ils voulaient se battre contre les Mongols. De plus cela donna l'impression aux barons hostiles aux Coumanes que même le roi avait des doutes sur Köten, renforçant leur hostilité vis-à-vis de sa politique.
Lorsque les mongols avancèrent vers la Hongrie, les Coumanes étaient les seuls à vouloir les combattre les mongols. Ce mouvement vient également qu'ils se rappelaient de ce qu'avaient fait les mongols à leur patrie. Et lorsque les mongols arrivèrent, ils les combattirent avec difficulté.
De l'autre côté, le roi Béla ne contrôlait plus l'armée Hongroise et de nombreuses cités furent détruites durant cette époque. De plus le duc d'Autriche Frédéric qui avait essayé de prendre par le passé son trône à Béla mais avait échoué arriva en Hongrie et poussa à continuer de rendre plus difficile les relations entre les Coumanes et les nobles hongrois.
Proches de la destruction totale, les hongrois cherchèrent à tuer Köten ou au moins à le capturer pour le donner aux mongols, ils croyaient que c'était un agent mongol.
Le 17 mars 1241, Köten fut assassiné par les nobles Hongrois. Lorsqu'ils apprirent la nouvelle, les Coumanes quittèrent la Hongrie vers le deuxième empire Bulgare, ravageant la Hongrie avec une intensité au moins égale à celle des mongols.
Avec la perte des Coumanes, la Hongrie fut ravagée par les mongols un mois plus tard et perdit de nombreuses terres qui étaient à la frontière ainsi que le trésor royal.
Après l'invasion, Béla implora les Coumanes de revenir pour aider à la reconstruction du pays.
Il leur promit de leur donner des terres sur les terres devenues quasiment inhabitées à cause des massacres des mongols sur les terres. Les Coumanes acceptèrent et formèrent les régions. Les Coumanes font alors former avec ces terres deux régions la grande et la petite Coumanie ( respectivement Nagykunság pour la grande et Kiskunság pour la petite Coumanie en Hongrois, kunság signifiant Coumanie en Hongrois).

Carte de la Petite et Grande Coumanie

carte indiquant l'emplacement des Coumanes dans le royaume de Hongrie en jaune

Bannière de la Coumanie au sein de la Hongrie

Armoirie de la Coumanie au sein de la Hongrie
Les Coumanes reçurent des privilèges au sein de la Hongrie. Ces derniers survivront jusqu'à la fin du 19ème siècle. Ils avaient leurs propres représentants et étaient exemptés des lois des comtés où ils se trouvaient. Les Coumanes avaient également leur propre clergé.
Les traditions, les coutumes et la culture rendirent les Coumanes uniques au sein de la Hongrie.
En 1264, durant le conflit entre Béla et son fils pour le trône de la Hongrie, Stéphane V. Béla employa une grande armée Coumane dirigée par le Khan Menk contre son fils.
En 1270, Élisabeth la Coumane devient reine de Hongrie en épousant Stéphane V, elle était la fille du chef Coumane Seyhan. Elle dirigera de 1272 à 1277 la Hongrie pendant la minorité de son fils, Ladislas, dit le Coumane.

Sceau d'Élisabeth la Coumane

Ladislas IV de Hongrie, dit Ladislas le Coumane, fils d'Élisabeth la Coumane
Durant son règne, elle reçut une forte opposition des nobles qui finirent par l'emprisonner en 1274 mais elle fut libérée par ses alliés. Mais durant cette période, les Coumanes reçurent de nombreux présents, comme des terres ou des vêtements.
Lors de son règne, Ladislas avec le temps devient de plus en plus proche des Coumanes, préférant les traditions Coumanes à celle de la Hongrie. À cette époque, beaucoup de Coumanes étaient encore très fidèles à leur foi d'origine et en réalité peu étaient chrétiens. Un évêque envoyé par le pape demanda au roi de pousser les Coumanes à devenir Chrétien et à abandonner leurs traditions et leur mode de vie. Ladislas créa alors les lois Coumanes pour forcer cela, cependant les Coumanes refusèrent d'y obéir et Ladislas lui-même n'arriva jamais à la faire obéir. Cette loi provoqua même une bataille entre les Coumanes et les Hongrois car des Coumanes voulaient quitter la Hongrie. Cette victoire se solda par une victoire de Ladislas mais une partie des Coumanes partirent quand même de Hongrie vers la Valachie (une ancienne principauté Roumaine).

Carte de la Valachie
Durant cette période, les prêtres traduisirent de nombreuses prières en langue Coumane pour pousser à leur conversion.
Le roi devient de plus en plus Coumane, abandonnant les habits hongrois et vivant uniquement avec des Coumanes. Il finit également par emprisonner sa femme pour donner ses revenus à sa maitresse Coumane, Ayuda. Il finit donc par être excommunié, et un évêque libéra la reine et força le roi à agir comme un chrétien, ce qu'il promit mais rompit sa promesse. Sa politique poussa le pape à envisager de proclamer une croisade contre lui, cependant 3 Coumanes l'assassinèrent avant que la croisade ne pût avoir lieu. La raison de ce meurtre reste encore à débat, on suppose généralement que les nobles auraient cherché un moyen de l'assassiner et qu'ils seraient les commanditaires. Le frère d'Ayuda avec d'autres Coumanes firent assassiner les meurtriers du roi.

Représentation de l'assasinat de Ladislas, le Coumane
De plus les Coumanes servaient dans l'armée royale en tant que cavaliers et devinrent un élément important de l'armée. Les gardes royaux étaient également des Coumanes.
Avec le temps, les Coumanes s'assimilèrent au sein de la Hongrie, perdant leur vie semi nomade et leur langue. Au 15ème siècle, tous les Coumanes étaient Chrétiens
Du 16ème au 17ème siècle, les Turcs entrant en Pays Hongrois massacrèrent les Coumanes. Ils détruisirent les maisons et les tentes des Coumanes. Les terres furent habitées alors par des descendants des Coumanes venant d'autres régions de la Hongrie mais qui parlaient Hongrois.
En 1770, István Varró, dernier locuteur connu de la langue Coumane en Hongrie mourut.
Malgré cela, les enseignants continuaient d'enseigner aux enfants de la Coumanie Hongroise des prières en langue Coumane. Elles continueront d'être enseignées jusqu'à la moitié du 20ème siècle. Et de nos jours, certains descendants des Coumanie de Hongrie continuent de préserver cet héritage Coumane en préservant les tenues, les danses et la tradition culinaire Coumane.
En 2009 a eu lieu le premier congrès Coumane dans la ville de Karcag pour honorer les 770 ans de l'arrivée des Coumanes en Hongrie et se répète depuis tous les 4 ans.

Jeu Coumane joué lors du premier congrès des Coumanes en Hongrie
En 1995, le musée de la mémoire Coumane fut créé pour honorer les Coumanes.

Photo du Musée
On peut également citer que les Tatars de Crimée sont souvent vus comme étant les descendants des Coumanes intégrés de force à l'empire mongol et en tout cas de nombreux historiens tatars de crimée note comme cela.
Je terminerai en vous montrant quelques éléments de la culture Coumane.










Statues Coumane

Casque Coumane

Cotte de mailles Coumane

Reste d'une armure Coumane

Tombe Coumane en Hongrie

Croix Coumane se trouvant en Hongrie

Représentation d'un soldat Coumane

Représentation d'un Cavalier Coumane


Reconstitution de costumes Coumanes

Statue représentant un cavalier Coumane en Hongrie
Ainsi se conclut cet épisode en espérant qu'il vous aura plu !